Bonjour Céline. Pouvez-vous d’abord nous présenter la revue Bancal dont vous êtes rédactrice et cofondatrice ?La revue Bancal est un magazine culturel dédié à l’art sous toutes ses formes, pourvu qu’il soit suffisamment décalé, hors-norme, atypique pour retenir notre attention ! Notre ambition est de partager nos découvertes culturelles, valoriser les artistes que nous rencontrons et promouvoir les projets artistiques qui nous tiennent à coeur.
Qu’est-ce que, pour vous, internet a changé dans la manière de parler et de faire du cinéma ?Je suis fascinée par la quantité vertigineuse d’images et de vidéos accessibles sur Internet. L’idée que les grands classiques, les films rares ou encore des productions venues des 4 coins du monde soient désormais à la portée de tous est très enthousiasmante. En facilitant la diffusion des films, y compris des films personnels et des vidéos d’amateurs, Internet a largement contribué à la culture du partage et à la culture du « faire » qui s’oppose à celle du simple consommateur et spectateur. C’est précisément cette forme de création collaborative, participative et reposant sur l’échange que nous cherchons à valoriser dans notre revue.
Si on vous dit que l’on peut faire des films personnels sans tourner la moindre image, vous y croyez ?Parfaitement, c’est un moyen d’exploiter et de recycler les images existantes, et le recyclage, c’est dans l’air du temps ! Emprunter pour réinventer est tout à fait conforme à l’esprit de partage et d’échange que l’ère numérique a fait émerger. S’approprier les images pour en fabriquer de nouvelles, c’est aussi rendre hommage aux oeuvres, aux artistes, à nos prédécesseurs. C’est assurer la sauvegarde et la valorisation de notre patrimoine culturel. A notre époque où tout évolue et change très vite, c’est à mon sens indispensable.
Quel est votre film mashup préféré ?
J’ai une préférence toute particulière pour le cinéma de recyclage de films de famille ou de films d’archives, celui qui sauve les vieilles bobines de l’oubli, fait revivre le passé, ressuscite les morts… Ce cinéma de la mémoire et du souvenir est à la fois très troublant et très émouvant.
Note de l’encyclopédie : le recyclage de films de famille est notamment présent dans une partie du travail de Julien Lahmi. Quant au travail sur les films d’archives, jetez un oeil du côté de Jean-Gabriel Périot ou Bill Morrison.