Ces derniers jours, un mashup intitulé « 120 ans de cinéma » a été mis en ligne par de nombreux journaux et fait le buzz sur tous les réseaux sociaux.
En revanche, rien n’a été écrit sur son auteur Joris Faucon Grimaud et ses intentions. Une nouvelle preuve que certains médias ne prennent pas encore la révolution mashup au sérieux.
L’encyclopédie a voulu en savoir plus sur l’univers cinématographique de Joris Faucon Grimaud. Car tous les réalisateurs mashupeurs ne sont pas à ranger dans le même sac. A la lumière de ses réponses, il apparaît que Joris Faucon Grimaud défend un cinéma populaire, un cinéma plus vecteur d’émotions que de significations.
Quel était votre objectif en réalisant ce mashup ? Quelle histoire du cinéma souhaitiez-vous raconter ?
J’avais commencé par faire des mashups de mes sagas cinématographiques favorites en les résumant en quelques minutes. Ensuite, j’ai fait de même avec les réalisateurs que j’admire le plus. Par ce mashups des « 120 ans », je voulais en finir avec ma déclaration d’amour pour le cinéma mais il s’avère que c’est loin d’être la fin entre moi et les mashups. Je voulais faire ressentir le plus d’émotions différentes possibles à travers ces 7 minutes, que le public ressente de la nostalgie, de l’amour, du souffle épique face à toutes ces séquences telles que je les vois.
Que répondez-vous à ceux qui disent que votre mashup ne montre pas toute la diversité du cinéma ?
Si j’avais voulu montrer toute la diversité du cinéma, j’aurais dû faire un mashup de 15 minutes ou plus. J’ai préféré me concentrer sur le cinéma « grand public » pour qu’il soit vu par le plus grand nombre de personnes tout en montrant l’aspect artistique du cinéma à ce large public.
Si vous ne deviez citer que 3 réalisateurs et 3 films, quels seraient-ils ? Pourquoi ceux-là ?
Stanley Kubrick, Tim Burton, David Fincher. 2001 : l’Odyssée de l’Espace, Fight Club, Le Parrain. Ce sont les trois premiers films auxquels j’ai pensé mais à vrai dire cela n’est pas représentatif, je ne peux pas en choisir si peu. Pourquoi eux ? Parce qu’ils m’ont accompagné lors d’événements particuliers de ma vie, ils m’ont inspiré, motivé. Et surtout aidé.
Quel est le genre de cinéma qui vous touche le plus ?
Je pense que chaque genre peut me toucher, cela dépend comment cela est traité et quelle particularité est mise en avant.
Vous dites avoir mis 30 heures pour réaliser ce film. Mais la recherche du matériel a dû vous prendre beaucoup plus de temps, non ? Y-a-t-il un film que vous souhaitiez voir figurer mais que vous n’avez pas pu intégrer ?
Oui, effectivement les 30heures sont uniquement la partie montage. Pour ce qui est de la recherche, cela se compte en de nombreux jours. Oui bien sûr, il y a des dizaines et des dizaines de films que j’aurais voulu intégrer tel que : Vol au-dessus d’un nid de coucou, Inception, Akira, La vita è bella, A Bettersweet Life, Un prophète etc…
Pourquoi n’avez-vous pas pu intégrer ces films ?
Ils n’ont tout simplement pas trouvé leur place dans le montage. Il fallait faire des choix, je pense qu’il m’aurait fallu le double en durée de film pour que je mette tous les films que j’aime. Mais ce n’était pas cette durée que je recherchais.
Qu’est-ce que, selon vous, le mashup a changé dans le langage cinématographique ?
C’est juste une manière différente de nous faire vivre le cinéma. Et on pourrait dire que le mashup a renforcé l’émotion ressentie par le spectateur avec plus d’efficacité d’une certaine façon, que ce soit le suspense, l’épique, le romantisme etc… La magie peut être également plus matérialisée…
A l’ère numérique, l’outil central pour faire un film est-il toujours la caméra ?
Dans le numérique pur je dirais que James Cameron et Peter Jackson, entre autres, ont clairement montré que la caméra peut devenir un outil additionnel. Mais le numérique ne remplacera pas la magie d’un regard humain face à une caméra.
Vous avez de nouveaux projets ?
Oui, j’ai récemment eu des demandes d’autres mashup. Je prépare des courts-métrages mais surtout une sitcom qui compte beaucoup pour moi.
Vous semblez vouloir faire de la réalisation de mashups en professionnel. Or vous n’auriez pas pu faire ce mashup si vous aviez dû demander les droits de tous les extraits de films. Comment gagner alors sa vie par ce type de réalisation. Quelles seraient les solutions selon vous ?
Cela m’intéresse oui. Le genre de travail qui me conviendrait serait le montage de bande annonce par exemple. Ou le regroupement de films d’un grand studio de production pour une célébration ou autre. Cela serait une solution pour moi même si cela n’est pas accessible facilement.
Interview réalisé par Julien Lahmi