le Cinéma Mashup vu par Anne Sophie Bruttmann

Parmi toutes les images données à voir chaque minute dans le monde, il y a le cinéma mashup. Il "recycle" des films déjà nés pour prolonger leur existence, enrichir la manière de les penser, réécrire une histoire. Et peu importe l'emprunt : 
en histoire de l'art, dès qu'il y a intervention d'un artiste il y a oeuvre !

Le mashup s'apparente à une re-création, voire une récréation qui prend la forme de collages. Picasso et Braque furent les premiers à utiliser le papier collé dans le
 cubisme. Puis viendront les dadaïstes, les surréalistes ... et les accumulations à la Spoerri qui colle sur une toile des objets divers, notamment des reliefs de repas, 
pour créer une distance et tourner en dérision l'art "classique".
Le terme «Accumulation» définit bien le mashup. C'est un empilement, une multiplication, un vertige nouveau, un ton, des voix, des explorations. Un monde sans fin? Le mashup est un langage à part entière, un vocabulaire plastique qui crée à chaque fois un montage nouveau, une vue nouvelle. 

Enfin, le masuhup est un don, il se place au delà du matérialisme dans un lieu imaginaire, nommé tellement justement “la grande pellicule éphémère" 
par Jean-François Lyotard.
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Spoerri-Assemblage-1992-Sev
    Daniel Spoerri, Série Séville N°29 (1992)